22- Histoire du Bardo
A l'origine, Le Bardo se présentait comme une série de parcs et de pavillons de plaisance : c'était une création de la dynastie hafside. De nombreuses sources historiques dignes de foi permettant de situer les premières fondations de cette résidence royale au XV siècle de l'ère chrétienne.
Vers 1420, on a la première mention écrite de fameux Bardo, ce nom semble pouvoir s'apparenter à l'espagnol Pardo ou Prado.
D’après Ibn Khaldoun « Les fameux jardins d’El Mostancer sont désignés encore aujourd’hui par les indigènes sous le nom de "parc des térébinthes". Situés entre la Kasbah et le palais du Bardo, ils formaient un cadre magnifique pour les fêtes où les sultans Hafsides déployaient toute leur magnificence.
On y voyait une forêt d’arbre dont une partie servait à garnir des treillages pendant que le reste croissait en toute liberté. C’étaient des figuiers, des oliviers, des grenadiers, des dattiers, des vignes et d’autres arbres à fruits ; puis les diverses variétés d’arbrisseaux sauvages, tels que le jujubier et le tamaris, et tout cela disposé de manière à former de chaque espèce un groupe à part. »
« Au temps des Hafsides, écrit Hamouda Ben Abd El-Aziz, dans l'ouvrage intitulé El-Bachi, Le Bardo n'était pas un lieu de résidence mais seulement de divertissement, comme Ras-Tabia et Abou Fikr (1).
On n'y organisa pas de cérémonie officielle jusqu'à l'avènement de la dynastie Mouradite».
A partir de 1574, au lendemain de la victoire de Sinan Pacha et l'intégration de la Tunisie à l'empire Ottoman, Le Bardo ne manqua pas de plaire aux princes turcs représentants de la Sublime Porte ; ils s'y installèrent sans en modifier l'aspect.
Au XVII siècle, Mohamed Pacha fit restaurer le Palais en vue d'en faire sa résidence principale. On doit au Chevalier Laurent d'Arvieux une excellente description du palais du « Bard » ou (Berd) qui était alors entouré de jardins potagers, fruitiers, plans d'orangers, de citronniers, de figuiers et autres arbres en clos de murailles.
Le Bardo au XVIIIème siècle :
A l'exemple des Mouradites, les beys de la dynastie Husseinite, fondée par Hussein Ben Ali en 1705, furent bien séduits par les agréments du Bardo. L'un des historiographes de cette dynastie Ben Dhiaf nous apprend que le bey fit construire une mosquée pour la prière du Vendredi, une Médersa et un Hammam ; il fit construire des Bordjs pour fortifier Le Bardo où il élut domicile.
Dès lors, le Bardo devint un centre politique, intellectuel et religieux. Toute la haute société devait s'y rencontrer. De nombreux voyageurs européens ont décrit le palais du Bardo tel qu'il se présentait au XVIIIème siècle.
Le Bardo au XIXème siècle :
Tous les Beys qui régnèrent sur la Régence de Tunis essayèrent d'enrichir Le Bardo de nouvelles constructions. Mahmoud Bey édifia « Bit El Bellar » le salon du verre.
Sous le règne d'Ahmed Bey, on ajouta au grand ensemble déjà existant, une caserne conçue pour mille hommes, une nouvelle salle du trône, ainsi que des bâtiments affectés à l'hôtel des Monnaies.
Le 12 mai 1881, le traité qu'instauré le Protectorat Français sur la régence de Tunis fut signé au Palais du Bardo. D'autres accords internationaux furent signés dans cette même résidence.
Aujourd'hui:
aujourd'hui, le Palais du Bardo abrite dans l'une de ses ailes le plus grand musée de Tunisie, l'un des plus célèbres du monde par la beauté et la richesse de ses collections ; on y trouve la plus belle et la plus riche collection de mosaïque du monde.
Le secteur principal du Palais du Bardo est le siège de l'Assemblée Nationale.
C'était autour du Palais qu'au fil des siècles s'est formée la ville du Bardo. Aux vergers se sont peu à peu substitués des quartiers d'habitations. Au temps du Protectorat, il y avait surtout des familles d'origines italiennes qui y résidaient. Aujourd'hui Le Bardo se présente comme une agglomération importante dont la dimension résidentielle continue de l'emporter, sans exclure le développement de l'infrastructure administrative, économique, sociale et culturelle qui en font l'une des grandes communes de Tunisie.
De même que Le Bardo jouait le rôle de Capitale politique, ayant été la résidence des Beys, de même, aujourd'hui, il continue de loger certaines Institutions Nationales.
1 - L'Assemblée Nationale
2 - la chambre des Conseillers
3 - L'Académie Militaire
4 - Le Musée du Bardo
Sources :
* Mohamed Fantar – La Bardo (article paru dans Les Echo du Bardo – Octobre 1985
* Jean André PEYSSONNEL et DESFONTAINES, Voyage dans les régences de Tunis et d’Alger, Paris : Editions La Découverte, 1987
* Jacques REVAULT, Palais et demeures de Tunis (XVIème et XVIIème siècle), Paris : Éditions du Centre National de Recherches Scientifiques, 1980
* Mémoires de Laurent d'Arvieux: Voyage à Tunis par Laurent d'Arvieux (Broché - 1 décembre 1994)
*Note personnelle : (1) je pense les jardins Ibn Fihr (actuelle cité des sciences).
3 commentaires:
Vraiment je te remercie pour cette enrichissante et précieuse historique du bardo..j'en ai appris beucoup.
Par contre je crois que tu as oublié de mentionner il "Ba9lewa", l'équipe fétiche du bardo...non je déconne !
Oui c'est vrai, puisque pour longtemps "Mil 3ahd el bey mé hazou chey"
pas mal
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