mercredi 24 janvier 2007

25- Règne d'Ali-Bey et guerre entre la Régence et la France (1758-1770)

A la mort de Mohammed-Bey, son frère Ali-Bey prit les rênes du gouvernement, et les conserva jusqu'en 1782. C'était un homme de sentiments élevés et d'un caractère droit, bon militaire et bon administrateur.

Depuis son avènement au trône, Ali-Bey vivait dans les meilleurs termes avec les puissances européennes. Cette prudence et cette modération devaient l'abandonner tout à coup.
Cédant aux tristes suggestions de ses conseillers, il ne craignit pas de se mettre sur les bras une guerre avec la France, la plus puissante et la plus fidèle alliée de la Régence tunisienne.


Les principaux motifs de cette guerre furent :
1- L'ile de Corse ayant été cédée à la France par les Génois en 1768, le gouvernement tunisien refusa de cesser ses œuvres de piraterie dans cette île.
2- Le bey voulut interdire à la France le droit de pêcher le corail, qui nous appartenait en vertu de précédents traités.
3- Autres motifs, relatifs à la navigation et au commerce, étaient de nature à déterminer le gouvernement de notre pays à employer la force de ses armes contre celui de la régence.

Dans les premiers jours de l'année 1770, M. Barthelemy de Saizieu, consul de France, obtint du bey une maison de campagne à la Marsa, près des ruines de Carthage, sous prétexte de sa santé. Peu de jours après, arrivèrent trois gros navires de guerre français, qui jetèrent l'ancre à la Goulette. On apprit bientôt qu'une chaloupe s'en était détachée pendant la nuit, et avait enlevé le consul. Ce fut le signal de la rupture.

Les négociants français de Tunis se hâtèrent de chercher refuge sur les bâtiments de leur nation.
Les missionnaires, au milieu de leurs esclaves, et les autres chrétiens, se trouvèrent dans la situation la plus périlleuse. Ils se sentirent cependant quelque peu encouragés, lorsque, au mois de juin, ils virent une seconde escadre française, composée de seize navires de guerre, mouiller à la Goulette.

Porto-Farina et Bizerte furent bombardées. Il n'en fallut pas davantage pour contraindre le bey à une paix dont les principales conditions furent les suivantes :
1- L'île de Corse jouira à l'avenir des avantages accordés à la France par les traités conclus avec cette puissance.
2- Les esclaves Corses seront rendus.
3- Le privilège de la pèche du corail et quelques autres continueront d'appartenir à la France.

Cela fait, l'escadre cingla vers les ports français, et les missionnaires ct les chrétiens jouirent de quelque tranquillité, malgré les guerres incessantes qui avaient lieu entre la régence et les dey d'Alger et de Constantine.

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