jeudi 4 octobre 2007

Le Garbaji : Le Porteur d'Eau

Dans les Médinas de la Régence, rares sont les maisons qui avaient leurs propres fontaines d’eau par contre plusieurs demeures aisées avaient des puits "Bir" et la plupart des logements avaient des citernes souterraines de collecte d’eau de pluie "Majen".
Généralement l’eau de puits était utilisée pour l’usage ménager par contre celle du "Majen" servait aussi bien pour la lessive que pour boire.

Pour combler leur besoin en eau, les familles, contre une rémunération de quelques sous (suivant la quantité d’eau livrée) faisait appel au services du Garbaji qui est le marchand d’eau qui puisait le liquide des fontaines publiques pour les villes et des puits et oueds pour les villages.
L’origine du nom Garbaji est tirée de la Guerba dans laquelle il transportait le précieux liquide.
La Guerba est une outre, généralement en peau de bouc ou de chèvre qui est enduite de l’intérieur avec du "Kotrane" l’huile de Cade extraite des branches du "3ar3ar" le Genévrier.
Le "Kotrane", qui possède des caractéristiques antiseptiques et désinfectantes, donne à l’eau un arrière gout très appréciable tout en diminuant l’imperméabilité de l’outre.

Le monopole des Garbajia dans la Médina de Tunis était tenu par les Djéridia (habitants du Djérid Tunsien) connu pour leur confiance et leur discrétion qui leur permettait d’accéder à l’intérieur des maisons arabes.

Le Garbaji entame sa journée par la livraison de l’eau à ses clients habituels ensuite il faisait sa tournée dans les quartiers pour les clients occasionnels. L’après-midi, après avoir ajouté quelques morceaux de fenouils à la Guerba pour donner à l’eau une saveur anisée, le Garbaji parcourait les Souks pour rafraichir les passants qui ont soif « Barred yé Atchane » « Rafraichissement, Ô toi l’assoifé ».

En ce qui concerne les villages, l'eau est généralement transportée en grande quantités, dans des jarres ou même des outres sur le dos des ânes.
Guarbaji, Guerbaji, garbadji, garbagi, garbaji
Remarquez la Khomsa peinte sur les piliers de la porte de la maison qui parait être celle d'une famille juive.