mardi 20 novembre 2007

72- La Prise de Sfax : un Massacre oublié par l’Histoire (6ème Partie)

Ces deux messieurs, Ali Ben Khlifa et Ali Chérif n'ont pu être fusillés; ils sont à 40 kilomètres de Sfax où ils consultent évidemment les Arabes de la plaine. Ali-Chérif est un ancien artilleur du Bey ; on disait à Tunis qu'il avait été à l'Ecole Polytechnique, alors qu’il n'était qu'un modeste artilleur arabe ignorant, mais très chatouilleux de l'indépendance des Tunisiens.

A Sfax, il était commandant de place et, comme tel, préposé à la manœuvre des vieux canons, quand le gouverneur lui signifia la traité du Bardo. Il refusa d'abord d'y croire, puis il organisa la révolte méthodiquement et patiemment.
La ville de Sfax a d'autant mieux mérité son châtiment exemplaire qu'elle a bien étudié son affaire avant de s'y lancer.

Il a été a trouvé plusieurs fusils Martini déchargés dans les rues, et un fusil Gras et même un capitaine du 93ème fouillant une maison tomba sur un Turque qu’il mit au mur et fusilla.

Le nombre élevé de tués et le manque de purifiants fait craindre que le séjour des cadavres sous une couche de terre trop légère n'apporte aux troupes des émanations dangereuses.

Le soldat n'a que le strict biscuit pour se sustenter jusqu'à présent, un peu de viande de temps en temps, et les adoucissements que les "mercanti" accourus en troupes serrées vendent horriblement cher.

Le malin serait le Parisien qui partirait aujourd'hui ou dans huit jours de Marseille, avec un navire chargé de conserves, de vin, de cognac, de saucisson, de harengs, de café et d'appareils à fabriquer la glace : il ferait fortune en quinze jours au détriment de tous les mercantis sans sou ni maille, qui ne vendent que d'horribles drogues et des viandes pourries.

Deux jours après la prise de Sfax, le cuirassé l'Alma compte toujours à son bord une centaine de réfugiés, hommes, femmes et enfants, qui redescendront à terre le 3ème jour.
Les femmes étaient couchées d'un côté avec les enfants, les hommes de l'autre et, pendant quelques jours, avant l'arrivée du gros de l'escadre, ils ont un peu vécu de pain et d'eau claire.
Maintenant le spectacle était curieux et triste à voir. Les souffrances sont oubliées de tous, et chacun va essayer de se remettre au travail. Cependant, la sécurité n'eut pas grande, il faut que les six bataillons qui sont à Sfax restent à Sfax, et opèrent des mouvements en rase campagne, à dix kilomètres autour de Sfax.

Ces hommes, aujourd'hui complétés au nombre de trois mille environ, sont trop précieux pour qu'on les envoie à Gabès. Si l'escadre va à Gabès, comme cela est dicté par les nécessités d'une répression exemplaire, l'amiral Garnault aura bien assez de ses douze cents marins des compagnies de débarquement, protégés, jusqu'à l'arrivée de troupes fraîches, tirées de France, par les canonnières des escadres.

Telle a été la prise de Sfax. Les Arabes sont vraiment naïfs! Ils n'ont jamais voulu croire, dans l’intérieur, à la prise de Sfax. Dans Kairouan même, ville sainte, où est enterré le barbier du Prophète, les marabouts la nient, se basant sur ceci qu'un projectile ne peut porter à plus de deux mille mètres, et que la rade de Sfax est inabordable pour nos gros cuirassés.

Certains auteurs n’hésitent pas à évoquer que la prise de Sfax a été un souvenir dramatique gravé dans les Bibelots du Pillage dont la population Sfaxienne a été victime.

L'historien Français "Martel" a écrit : "Les valeureux chevaliers du Cheikh se sont opposés avec bravoure a l'armée française qui était bien plus supérieure avec ses canons et ses armes l'obligeant a se cacher dans les casernas et les Bateaux de guerres 15 jours de suite.....et sans la fin des munitions et des renforts Français, Sfax et ses environs auraient pu être une grande tombe pour les soldats Français"Apres la Bataille de Sfax, Le Vieux Ali Ben Khalifa s’est trouvé gravement blessé a la Jambe et comme même, il est reparti défendre Gabès.
Le courage est insuffisant contre la technologie et la force des Canons, Ben Khalifa perdra encore cette bataille mais continuera sa révolte à partir de la Tripolitaine et infligera beaucoup de dégâts à l’armée française mais surtout il ancrera le sang de la révolte dans les générations qui viennent après.





Ben Khalifa - Ali Ben Khalifa - Ali Ben Khalifa -

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Comment se fait-il que massir s'en soit sortie vivante de ce carnage ?

C'est quand même étonnant nan ?

elgreco a dit…

tres beau texte!!

Anonyme a dit…

et dire que les Sfaxiens sont traités de tous les maux les plus indignes, ce peuple dure au travail, laborieux, patriote... et apres on ose se demander pourquoi les jeunes de Sfax sont frustres.

La situation a atteint son paroxysme ces dernieres annees, et Tu sais de quoi je parle Teme, tu connait le sentiment qui reigne chez tous les Sfaxiens, un sentiment annonciateur d'une depression. ce peuple qui a tant donne a la tunisie et qui attend encore quelque chose en retour.

Anonyme a dit…

Ce texte est trés intéressant mais ne dit pas toute la vérité car à part Ben Khalifa, il y avait Fendri et Mohammed Kamoun et surtout Kamoun qui a du quitter la Tunisie avec sa famille pour ne pas être fusiller par les Francais, lors de la prise de Sfax. Fendri quant à lui il s'est rendu avant un mois de la prise de Sfax (n'empêche qu'il avait des couilles). Chérif était le premier à se rendre au français. Cependant il y a eu une lutte un peu partout en Tunisie, notamment à Gabés, mais celle de Sfax était bien la plus importante. Je prend mes sources historique du livre "Lorsque le soleil se levait en orient" qui a été publier il y bien longtemps par des auteurs Tunisiens. Mais vous ne le trouverez probablement pas car depuis Bourguiba jusqu'à aujourd'hui tout ce qui est Sfaxien a été progressivement massacré.
"les faibles domineront les forts étant plus nombreux et plus malins"

Anonyme a dit…

Selon le même livre "Lorsque le soleil se levait en orient" il a fallu, 50.000 soldats francais pour venir à bout de la résistance dans la région de Sfax, alors que la ville de Sfax comptait autour de 20.000 à 25.000 habitants. Cela est une preuve largement suffisante de la bravoure des Sfaxiens de l'époque. Les Sfaxiens ont montré qu'ils ont des couilles, cela est devenu si évident que les autres Tunisiens ont progressivement eu un sentiment de jalousie, mélangé a un sentiment de mépris, car le mépris est l'expression la plus évidente et la plus négative de la jalousie. C'est une tentative perverse d'affaiblir les Sfaxiens, c'est regrettable, vraiment le sommet de la bassesse.
Je vie à l'étranger et j'ai fréquenté plusieurs peuples et je peux vous assurer que je n'ai jamais vu un peuple aussi bas.

Anonyme a dit…

Est-ce que vous imaginez?
Je suis Sfaxien et je vie à l'étranger
Lorsque Israel a frappé Gaza, des Tunisiens que je ne connais même pas ont commencé à lancer des rumeurs comme quoi les Sfaxiens sont des juifs!!!. Ok, je sais que ce ne sont pas tout les juifs qui étaient pour la guerre, mais le fait de dire que les Sfaxiens sont des juifs au moment ou Israel a frappé Gaza, ca exprime le sommet de la haine contre les Sfaxiens.
Même à l'étranger on nous harcèle c'est malade!! Il y a des juifs qui étudient avec moi que, qui sont de bons amis et que je respecte et admire énormément, eux on les emmerdent jamais, mais moi Sfaxien si!!!
Donnez-moi une solution: je nie mon peuple? Je me convertie au Judaisme?